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L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), qui analyse la consommation d’antibiotiques en France, vient de publier son dernier rapport sur la consommation d’antibiotiques.
La consommation des antibiotiques avait dans l’ensemble baissé de près de 10 % entre 2002 et 2012, ceci grâce à diverses campagnes de sensibilisation.
On a souvent entendu ce slogan : « les antibiotiques, c’est pas automatique ».
Mais malheureusement la consommation est à la hausse de 3% depuis 5 ans.

L’ANSM s’inquiète des résistances que ces niveaux de consommation pourraient favoriser. Elle rappelle que le plan antibiotiques 2011-2016 prévoit un objectif de baisse de consommation de 25% à cette échéance.
N’oublions pas que les germes deviennent de plus en plus résistants aux antibiotiques et ainsi nous serons de plus en plus confrontés à des infections dues à des germes ne répondant pas à la plupart des antibiotiques courants.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), certains antibiotiques actuellement disponibles et efficaces pourraient ne plus l’être d’ici 10 à 20 ans, car les bactéries ont appris à se défendre.

La France possède le triste record du plus gros consommateur d’antibiotiques et surtout du plus grand nombre de victimes de bactéries résistantes.
Quelles sont les causes de ce phénomène ? Que penser de l’usage d’antibiotique dans les élevages ? Sommes-nous en train de perdre la guerre contre les maladies infectieuses ? L’Organisation Mondiale de la Santé tire toujours la sonnette d’alarme.

Ce qui est surprenant c’est de constater que des maladies virales sont traitées par antibiotiques alors qu’ils ne sont efficaces que contre les bactéries.
La conséquence est dramatique car ces dernières sont devenues résistantes à cause de prescriptions abusives.

Autre raison d’inquiétude : les animaux d’élevage reçoivent beaucoup trop d’antibiotiques. « La concentration des animaux dans un élevage (et donc avec le risque accru de contagion), explique cette forte consommation tout comme nous avons une plus grande consommation d’antibiotiques à l’hôpital qu’en médecine de ville » indique l’expert.
Les traitements sont à la fois curatifs pour soigner les animaux malades, mais ils sont aussi préventifs et c’est là le problème car tous les traitements préventifs ne sont pas toujours justifiés.
Les conséquences provoquent aussi l’arrivée de bactéries résistantes et cela d’autant plus si les antibiotiques sont utilisés en grande quantité et de manière non raisonnée.

Cette très forte consommation d’antibiotiques pour les animaux d’élevage, et même de compagnie, est donc aussi une des causes des phénomènes de résistance aux antibiotiques chez l’animal et chez l’homme.

Que ce soit chez l’homme ou chez l’animal, ces microbes « ultra résistants » quasiment intraitables coûtent la vie à environ 25000 personnes dans l’Union européenne chaque année » d’après le Parlement Européen.
Un phénomène bien réel contre lequel députés européens et autorités sanitaires comptent bien lutter.

Un autre problème très inquiétant : les bactéries résistantes se retrouvent dans l’environnement (elles sont excrétées dans les matières fécales et les urines). Que deviennent-elles ?
Préserver notre environnement permettra-t-il aussi de lutter efficacement contre la résistance aux antibiotiques ».

Docteur DENJEAN qui réfléchit toujours avant de prescrire des antibiotiques…

 

 

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