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Une infection urinaire se définit par la présence de bactéries dans l’urine. Les symptômes les plus courants sont une miction difficile ou douloureuse, fréquentes, l’urine est trouble avec du sang dans l’urine parfois.. Bien qu’elles puissent se produire chez l’homme, les infections urinaires sont 50 fois plus fréquentes chez la femme.
En France, près de deux millions de femmes sont chaque année atteintes d’infections urinaires récidivantes.
Le traitement de référence est la prise d’antibiotiques, qui certes diminue l’infection et le taux de récidive mais les phénomènes de résistance des bactéries aux antibiotiques sont de plus en plus fréquent.
Aux Etats-Unis, le jus de fruits de cranberry est consommé depuis plusieurs décennies comme remède traditionnel de ces infections urinaires et fait partie de la cuisine : la dinde aux canneberges est un plat traditionnel américain servi à l’occasion de l’Action de grâce (Thanksgiving).
La canneberge, également appelée cranberry, est une plante de la famille des airelles qui pousse essentiellement dans les tourbières et les montagnes d’Amérique du Nord. Riches en vitamine C, ses fruits entrent dans la préparation de jus de fruits et de plats cuisinés.
La canneberge ou « grande airelle rouge » ainsi dénommée en France, est appelée cranberry chez les anglo-saxons. C’est une baie rouge amère et acidulée à la fois, bien connue aux Etats-Unis depuis des lustres.
Les jus donnent des boissons désaltérantes, mais sont surtout bien connues pour leurs vertus santé.
Depuis des dizaines d’années, la canneberge à été utilisée pour la prévention des infections urinaires mais aucune preuve scientifique venait étayer ceci.
Dans un avis de mars 2011, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (aujourd’hui Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, ANSES) a émis l’avis suivant : « Les données expérimentales obtenues in vitro montrent que les proanthocyanidines présentes dans la canneberge ont un effet inhibiteur sur l’adhésion de certaines bactéries responsables d’infections urinaires (E. coli) aux cellules épithéliales urinaires. Cependant, les données cliniques, disponibles à ce jour, ne permettent pas de conclure que la consommation de canneberge ait un effet préventif sur les infections urinaires. Une telle allégation serait abusive au regard des connaissances actuelles. »
Tout est en train de changer avec deux nouvelles études :
Des chercheurs de l’Université McGill (Canada) ont analysé les effets des canneberges lors de deux études.
Les résultats de ces études ont été publiés dans le Canadian Journal of Microbiology : Nathalie Tufenkji et ses collaborateurs y expliquent que la poudre de canneberge peut inhiber la mobilité de la bactérie responsable, le proteus.
De plus et ce résultat est aussi très important, si la poudre de canneberge est donnée en grande concentration il y a une diminution de la production de l’uréase par le proteus, enzyme contribuant à la virulence des infections.
D’autre part, les dérivés de la canneberge jouent aussi un rôle dans la prévention de la colonisation bactérienne des dispositifs médicaux type cathéters.
L’intérêt de ces études est très important car actuellement les bactéries sont de plus en plus résistantes aux antibiotiques et la canneberge permet une autre approche thérapeutique.
«Mais comment expliquer ces propriétés?
Ce n’est pas l’acidification de l’urine par le jus de cranberry qui est à l’origine de cette protection.
En effet, ces baies rouges contiennent des flavonoïdes, des anthocyanes et des proanthocyanidines qui seraient capables de se fixer sur certaines bactéries Escherichia coli ou proteus mirabilis responsables des cystites et de les empêcher d’adhérer aux cellules de la vessie et de causer l’infection. Ainsi, sans point d’ancrage, ces bactéries sont alors naturellement éliminées par les voies naturelles. »
Mais attention, c’est un adjuvant qui ne peut remplacer les antibiotiques !
Il faut noter une contre-indication de la canneberge (cranberry) car de par sa richesse en acide oxalique, la canneberge est déconseillée aux personnes prédisposées aux calculs urinaires.
Un surdosage en canneberge peut provoquer des effets indésirables intestinaux (diarrhée, ballonnements, crampes, etc.).
Enfin, les jus à base de canneberge sont souvent sucrés et donc à éviter chez les personnes en surpoids ou diabétiques.
Les personnes qui prennent des anticoagulants doivent éviter de consommer de grandes quantités de canneberge.
Docteur DENJEAN qui aime bien mettre des canneberges séchées dans ses salades…
Ici au Québec on l’appelle ataca.
Les derniers tests cliniques prouvent qu’avec une consommation régulière de baies de Canneberge :
– on limite la formation de la plaque dentaire source de gingivite et de parodontite.
– on limite les infections urinaires et les problèmes de vessie et de prostate.
– on limite la formation de mucus chez les hommes souffrant d’urostamie et d’entérocystoplastie.
– on favorise l’élimination de certains médicaments alcalins, tels les antidépresseurs et les analgésiques.
– on favorise l’assimilation de la vitamine B 12 chez les gens souffrant d’acidité gastrique.
– on favorise l’augmentation du taux du HDL-cholestérol (bon cholestérol).
– on favorise la prévention des ulcères peptiques.
– on favorise la diminution des steptococcus dans la salive, très souvent à la base des caries dentaires.
– on limite l’hypertrophie bénigne de la prostate.
Enfin, une dernière étude scientifique de l’Université de Tufts montre, qu’en cas de consommation régulière de baies de Canneberge, on aide à protéger le cerveau de dommages neurologiques.