Temps de lecture estimé: 5 minutes

1 Star2 Stars3 Stars4 Stars5 Stars (13 580 votes, moyenne: 2,88 sur 5)
Loading...

Le traitement anticoagulant par voie orale dit encore anti vitamine K (AVK) est destiné à éviter la formation de caillots lors de certaines pathologies qui doivent être traitées au long cours.

Les anticoagulants sont à différencier des antiagrégants qui agissent eux sur les plaquettes et pas du tout sur les facteurs de la coagulation.

La vitamine K a, quant à elle, un rôle essentiel dans la fabrication des facteurs de coagulation.
Les anticoagulants indispensables chez certains patients limitent la formation de caillots en cas de pathologie cardiaque (fibrillation auriculaire, infarctus du myocarde, prothèse valvulaire…) ou en cas de thrombose (phlébite, embolie pulmonaire…).

Ce traitement doit être contrôlé régulièrement car au-delà d’une certaine dose, qui ne doit pas être dépassée, et qui est très variable selon les patients, il y a un risque hémorragique et le traitement devient alors dangereux.

Cette surveillance se fait par un test sanguin appelé INR (International Normalized Ratio) qui est de 1 chez le sujet normal.
De même si l’INR est trop bas le traitement ne sera pas efficace et le patient ne sera pas protégé, ce qui est aussi dangereux.

Autrefois, on surveillait le traitement par un dosage du TP (taux de prothrombine) mais il est beaucoup moins fiable.
L’INR doit se situer entre 2 et 3 pour avoir un traitement anticoagulant efficace, et dans certains cas il devra être de 3 à 4,5 mais au-delà de 5, le risque hémorragique est élevé et implique de baisser les doses du médicament le plus rapidement possible.
À la mise en route du traitement on contrôle l’INR tous les 2 à 4 jours puis lorsque le chiffre se stabilise, toutes les 2 à 4 semaines si le traitement est au long cours.

De nombreux médicaments interférent avec les anticoagulants, mais aussi certains aliments contenant une importante quantité de Vitamine K.

Aucun régime n’est vraiment imposé mais des précautions sont réellement indispensables.

Il faut surtout éviter de trop consommer les aliments contenant de grandes quantités de Vitamine K.

Une portion quotidienne de ces aliments n’a pas d’interactions avec le traitement mais il faut éviter d’accumuler les repas riches en aliments contenant de la vitamine K.

La vitamine K existe naturellement sous deux formes :
La vitamine K1 (phylloquinone), synthétisée par les végétaux et qui agit plus spécifiquement sur la coagulation.
La vitamine K2 (ménaquinone), qui est un dérivé de la vitamine K1, est produite par les animaux et surtout certaines bactéries de la flore intestinale.
Dans l’alimentation, la vitamine K1 est principalement apportée par les feuilles des légumes verts et certaines huiles.

Toutes les variétés de choux, les épinards, le cresson, le pissenlit, certaines salades contiennent des quantités importantes de vitamines K1 variant de 100 à plus de 1000 µg pour 100 grammes.
Certaines épices et herbes aromatiques (persil, ciboulette, coriandre…) également, mais elles sont utilisées en cuisine en relatives faibles quantités.
Les poireaux, asperges, endives, haricots verts, graines de soja, fèves, lentilles, petits pois…contiennent des quantités de vitamine K1 plus basses : 10 à 100 µg pour 100 grammes.
Les légumes racines (navets, oignons, carottes, pomme de terre…) sont moins riches car la vitamine K est surtout dans leurs feuilles.
Les huiles de colza, soja et l’huile d’olive à plus faible concentration sont aussi à prendre en compte.
Elles peuvent contenir jusqu’à 1 000 µg de vitamine K aux 100 grammes, ce qui apporte 150 µg pour une cuillère à soupe.
Or, elles sont utilisées pour les vinaigrettes, certaines sauces, margarines et divers produits industriels.

Pour les produits animaux on trouve en grandes quantité de la vitamine K2 essentiellement dans les abats, en particulier le foie.

On limitera aussi le thé vert.

Cependant il ne faut pas oublier que divers facteurs interfèrent :
Les aliments gras qui favorisent son assimilation, le poids et l’âge du patient, le changement d’alimentation surtout en voyage.

La prise de certains compléments alimentaires à base de plantes, vitamines ou autres nutriments peut modifier la coagulation.
(Par exemple la vitamine C à forte dose l’augmente).

Enfin un dernier rappel sur l’interaction avec certains médicaments :

L’aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens augmentent le risque d’hémorragie.
Les corticoïdes, les antibiotiques, certains antidépresseurs diminuent leur efficacité.

Certaines plantes agissent de même :

Le millepertuis par exemple diminue l’activité des AVK.
La reine des prés ou le curcuma agissent sur les plaquettes et augmentent donc le risque de complications.

En conclusion, ne vous privez pas, ayez une alimentation équilibrée.
N’oubliez pas qu’un manque de vitamine K perturbe l’ossification car cette dernière y joue un rôle.
Comme toujours, le danger survient toujours par les excès.

Par exemple, si votre INR est bien équilibré et que pour une raison quelconque vous voulez suivre un régime hypocalorique riche en légumes verts, prévenez votre médecin qui surveillera de près votre INR.
De même ne prenez aucun traitement, aucun complément alimentaire en auto médication.

Docteur DENJEAN qui confirme que l’important est d’avoir une alimentation régulière et équilibrée ..

 

Partager cet article