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Le paracétamol est le médicament contre la douleur, efficace, le plus vendu en France. On le retrouve dans un certain nombre d’armoires à pharmacie.

En France, ce médicament est très utilisé en auto-médication et malheureusement envisagé en vente libre !

Il faut savoir que même à doses faibles, le surdosage de paracétamol est dangereux pour la santé.

Mais dépasser les doses autorisées de façon régulière se révèle également particulièrement toxique pour le foie, selon une étude publiée le 23 novembre dans le British Journal of Clinical Pharmacology.

C’est d’ailleurs une des principales causes de greffe hépatique en France.

Avaler une grande quantité de paracétamol d’un seul coup peut en plus provoquer une hépatite fulminante, la plupart du temps mortelle.

En octobre, lors du congrès de pharmacovigilance à Istanbul il a été présenté le bilan d’une étude, l’étude Salt, coordonnée par le Professeur Nicholas Moore, chef du service d’hépatogastroenterologie à Montpelier et réalisée sur 3 ans dans les centres de transplantation hépatiques de sept pays européens ( France, Grande-Bretagne, Grèce, Irlande, Italie, Pays-Bas et Portugal)
Il s’agissait d’une enquête qui devait analyser les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et leur implication dans les transplantations hépatiques pour hépatites graves chez les adultes.

Or quelle surprise de constater que les AINS n’avaient aucun rôle mais que la molécule responsable dans plus de 90% des toxicités hépatiques par surdosage aboutissant malheureusement à une transplantation hépatique est engendrée par le paracétamol !

Mais le plus inquiétant est qu’il est malheureusement aussi en cause en dehors de tout surdosage.

Le professeur Nicolas Moore, pharmacologue au CHU de Bordeaux ajoute :
«Mais il était également retrouvé fréquemment en-dehors de tout surdosage, avec une fréquence de survenue entre le double et le triple de celle des AINS. Le risque hépatique du paracétamol ne semble donc pas se limiter au seul surdosage».

En France, les hépatites graves ont impliqué 181 greffes du foie et le Paracétamol a été responsable de 64 greffes.

«La moitié des ces intoxications se sont révélées accidentelles», précise le professeur Larray.
La plupart du temps il s’agissait d’un surdosage modéré, c’est à dire 4 à 5 grammes de paracetamol sur quelques jours consécutifs.

Il faut absolument fractionner les doses.

Mais le problème majeur est que les patients ont surajouté un autre facteur de risque pour le foie comme l’alcool ou parfois la dénutrition.
Après un repas trop arrosé, pour calmer un mal de tête, il est surtout préférable d’éviter le paracétamol.
Donc attention, ne calmez pas une « gueule de bois » avec du Paracétamol puisqu’il accentue la toxicité hépatique.
Le paracétamol est assimilé et métabolisé par le foie grâce au cytochrome P450 oxygénase tout comme l’alcool.
Le foie neutralise l’alcool en utilisant le glutathion, un puissant antioxydant produit par l’organisme.
C’est pourquoi prendre du paracétamol un lendemain de fête alcoolisée peut s’avérer très dangereux car les stocks de glutathion s’épuisent et ne protégeant plus le foie, le paracétamol crée de graves lésions au niveau des membranes des cellules hépatiques qui se nécrosent.

En 2010, un groupe de médecins français a fait une étude sur le paracétamol et sur 41 cas d’hépatites aiguës sévères par surdosage du médicament 92% concernaient des buveurs excessifs, ces derniers désirant probablement éliminer les effets de l’alcool.

D’autres encore oublient de fractionner les doses : la dose de paracétamol autorisée par jour est de 4 grammes au maximum, mais la quantité prise à chaque fois ne doit pas excéder 1 gramme et ne devra être renouvelée que toutes les 6 à 8 heures, parfois toutes les 4 heures si besoin est (mais sans dépasser la dose journalière maximale).
Car il faut savoir que la dose toxique n’est pas très éloignée de la dose thérapeutique.

En conclusion, comme en toute chose : la modération !
Modération lorsque l’on consomme de l’alcool et modération dans les prises médicamenteuses…

Docteur DENJEAN qui ne risque pas ce problème, ne buvant pas, et évitant au maximum les médicaments surtout s’ils ne sont pas indispensables…

 

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