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Après une exposition dans l’eau, nous avons tous la peau des doigts qui se plisse, se fripe.
Cela ne surprend plus personne et même cela peut nous agacer car ce n’est pas forcément très joli mais pour certains scientifiques, une telle réaction fait partie d’un mécanisme de survie.
En réalité, la peau gonfle sur tout le corps lorsqu’elle reste dans l’eau.
Cette réaction ne se voit pas sauf au niveau des doigts et des orteils car à cet endroit la peau y est nettement plus épaisse et possède donc beaucoup plus de cellules.
La peau est composée de trois couches : l’épiderme, le derme et l’hypoderme.
Au niveau de l’épiderme, c’est à dire la couche la plus superficielle, se trouvent 4 types de cellules dont les kératinocytes, et ces kératinocytes sont reliés entre eux par des filaments composés essentiellement de kératine, tout ceci participant à la cohésion cellulaire.

La kératine est une molécule qui absorbe l’eau et lors d’un contact prolongé avec celle-ci, elle se sature d’eau ce qui entraîne un épiderme plus volumineux alors qu’il couvre la même surface, et donc il finit par plisser et gondoler.

Ce phénomène s’observe essentiellement aux mains et aux pieds car à cet endroit la kératine se renouvelle beaucoup plus.

On pourrait penser que ce phénomène en est purement local mais en fait lorsque le corps détecte que les doigts restent longtemps dans l’eau et donc sont mouillés pendant un certain temps, le système nerveux envoie un message pour réduire le volume des vaisseaux sanguins.
Ainsi le volume de la main diminue mais comme la peau conserve la même surface, un plissement survient.

Or, les scientifiques pensent que si le système nerveux central est impliqué dans le plissement de la peau c’est pour une fonction spécifique qui serait d’assurer une meilleure prise des objets humides.
Ce que relate les conclusions de chercheurs britanniques de l’université de Newcastle :
«Nous avons démontré que les doigts ridés assurent une meilleure prise dans des conditions humides, a ainsi expliqué à l’AFP Tom Smulders, qui a dirigé l’étude. Cela pourrait fonctionner comme les sillons sur les pneus de nos voitures qui permettent à une plus grande surface du pneu de rester en contact avec la route et procurent une meilleure adhérence».

Cette théorie n’avait jamais été prouvée. Mais ces scientifiques britanniques de l’université de Newcastle ont donc étudié cette réaction et ont publié leurs conclusions dans la revue Biology letters.

Pour cette expérience, 20 volontaires ont accepté de participer.
Ils devaient récupérer 39 billes de verre et 6 plombs de pêche avec la main droite, puis les passer à travers un orifice et les récupérer avec la main gauche, et enfin les déposer un à un dans une nouvelle boîte.
L’exercice était exécuté sur une table ou dans un aquarium, avec les mains sèches ou après les avoir exposées 30 minutes dans une eau à 40°C, afin de friper les doigts.

Les volontaires attrapaient plus rapidement des billes mouillées lorsque leurs doigts étaient fripés, alors qu’il n’y avait quasiment aucune différence pour les objets secs.
Selon les chercheurs, ce plissement des doigts a certainement aidé nos ancêtres préhistoriques à récolter leur nourriture dans des cours d’eau ou des végétaux humides.

Docteur DENJEAN qui ne regarde plus ses mains mouillées de la même façon….

 

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