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Il est connu que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tel l’ibuprofène ainsi que l’aspirine, augmentent le risque d’hémorragie digestive haute.

Maintenant, on sait que s’ils sont pris en association avec d’autres médicaments, le risque peut augmenter très significativement suite à la découverte de chercheurs néerlandais.
Les résultats de cette étude ont été publiés récemment dans la revue «Gastroenterology».

Ces chercheurs de l’équipe du Centre médical Erasmus de Rotterdam ont analysé toutes les données de 114835 patients présentant une hémorragie digestive haute et ils se sont plus particulièrement penchés sur les prescriptions d’AINS, d’inhibiteurs de la cyclo-oxygénase 2 (COX-2) ou d’aspirine à faible dose.

Ils ont constaté qu’un traitement par AINS non sélectifs entrainait plus de risques de provoquer une hémorragie digestive haute par rapport à une monothérapie par des inhibiteurs de la COX-2 ou de l’aspirine à faible dose.

Mais le plus dangereux est un traitement d’association car cela augmente énormément le risque d’hémorragie interne.
L’association la plus dangereuse étant l’administration conjointe d’un AINS non sélectif et d’un traitement à base de stéroïdes, le risque d’hémorragie digestive haute est alors beaucoup plus élevé.

Ainsi, l’utilisation simultanée d’AINS non sélectifs ou d’aspirine à faible dose avec des corticostéroïdes, ou des antagonistes de l’aldostérone ou des anticoagulants, entraîne un risque supplémentaire significatif d’hémorragie digestive haute.

Gwen Masclee , auteur de cette étude déclare :
« Ces résultats pourraient aider les cliniciens à personnaliser les traitements pour limiter au maximum le risque d’hémorragie digestive haute, et sont particulièrement pertinents chez les patients âgés, qui sont susceptibles de prendre plusieurs médicaments en même temps ».

Donc, chez les patients à risque accru, les chercheurs recommandent de réfléchir au bien-fondé de la prescription des AINS, et donc dans la mesure du possible d’éviter leur prescription ou, s’ils sont vraiment indispensables et incontournables, d’utiliser la dose efficace la plus faible avec une durée la plus courte possible.

Le souci est que les antalgiques font partie des médicaments les plus utilisés et qu’ils sont souvent pris en automédication. Leur consommation n’est pas anodine surtout lorsque l’on avance en âge.
Lors de l’auto médication les patients n’en sont souvent pas conscients, ce qui démontre la nécessité d’une bonne information aux patients.

Docteur DENJEAN qui préfère, quand cela est possible, utiliser des méthodes douces et qui regrette l’auto médication devenue trop facile et donc dangereuse…

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