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LA CHENILLE PROCESSIONNAIRE DU PIN ARRIVE AVEC LE PRINTEMPS
La chenille processionnaire du pin est la larve d’un papillon de nuit.
La femelle papillon pond ses œufs entre juin et septembre dans les pins, en rangées parallèles en formant un manchon gris argenté recouvert d’écailles, long de 2 à 5 centimètres sur les rameaux ou les aiguilles de pin.
Ces papillons nocturnes ne vivent qu’une nuit. Les mâles meurent après l’accouplement. L’éclosion a lieu cinq à six semaines après la ponte. Les jeunes chenilles tissent un abri qui sera un pré nid pour passer la journée, et ceux-ci passent souvent inaperçus…
Puis lorsque leur abri n’offre plus assez de nourriture, les chenilles émigrent plus haut dans l’arbre et fabriquent un nouveau nid.
C’est ainsi que l’on peut les voir en procession sur le tronc ou les branches d’un pin. Elles vivent en colonies de plusieurs centaines de chenilles.
C’est la chenille de tête qui mène la marche pour toutes les autres car ces chenilles sont aveugles.
Enfin, elles forment un nid volumineux d’hiver définitif, construit côté sud pour profiter des rayons du soleil.
Elles en sortent la nuit pour s’alimenter, se déplaçant en « procession » en suivant un fil de soie qui leur permet de retrouver leur nid.
Elles se déplacent en file indienne et se nourrissent des aiguilles de pins, de cèdre.
Ces chenilles processionnaires sont recouvertes de poils urticants, très légers et fragiles facilement dispersés par le vent.
Le poil contient la « thaumétopoéïne » substance urticante et allergisante qui provoque des démangeaisons très vives.
Ces poils très volatils provoquent aussi des érythèmes ou des éruptions prurigineuses douloureuses.
Parfois des atteintes oculaires à type de conjonctivites, ou même respiratoires avec éternuements, mal de gorge voire des réactions allergiques graves telles que les oedèmes de Quincke ou les chocs anaphylactiques.
En cas d’ingestion, on note une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins avec l’hypersalivation, vomissements et des douleurs abdominales.
Il faut savoir que lors de contacts répétés avec la chenille processionnaire, les réactions s’aggravent à chaque nouveau contact.
Pour nos animaux, si ces derniers lèchent, mordillent ou touchent les chenilles vivantes, mortes ou bien des restant de nids avec leur museau, ils peuvent énormément souffrir.
Tout d’abord ils ont mal, bavent, la langue gonfle et est tuméfiée avec un durcissement assez inquiétant.
Sans soins, la langue peut virer au violet, et évoluer vers une nécrose qui nécessitera une amputation.
Le pronostic vital est engagé et implique une action urgente du vétérinaire.
N’essayez pas de nettoyer la gueule ou la peau de votre animal sans gants ou protection car les poils restent actifs si vous les touchez.
Méconnues de nombreux propriétaires de chiens et de chats, les chenilles processionnaires du pin représentent un véritable danger pour l’animal et l’humain qui les approchent.
La période critique la plus dangereuse est automatiquement le printemps ! Ce sera plus ou moins tôt suivant la région et l’altitude.
Avec les conditions du réchauffement climatique, la zone de présence des chenilles processionnaires du pin, en France, s’étend chaque année un peu plus.
On ne trouve pas les chenilles processionnaires uniquement dans le sud de la France. Il y en a aussi plus au Nord (la région parisienne est désormais concernée) et dans des pays comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie, etc…
Des épisodes de processions débutent même en novembre sur la côte Atlantique !
D’autres espèces existent ailleurs comme au Maroc avec la chenille processionnaire du cèdre. Sans oublier la processionnaire du chêne caducifolié présente en Belgique et dans de nombreuses forêts riches en chênes de France.
Surtout ne cherchez pas à lutter vous-même contre ces chenilles car les risques de brûlures graves sont grands.
Prévenez votre mairie lorsque vous découvrez une zone infestée.
Ne tondez pas votre pelouse si vous remarquez une zone de passage des chenilles car vous risquez de faire voler les poils et de contaminer votre panier de ramassage.
Par contre arrosez au maximum cette zone de passage après la procession des chenilles afin de chasser les poils.
Peu de prédateurs pour ces chenilles processionnaires, le coucou, la mésange, la huppe fasciée, le grand calosome.
Alors attention, le printemps arrive, alors soyez très vigilants ! Surtout les asthmatiques.
Docteur DENJEAN très attentive et vigilante face à ces chenilles processionnaires…
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Eh oui, tous les ans au printemps nous sommes victimes de ces chenilles processionnaires dans notre magnifique forêt de pins des Landes car de nombreux poils urticants sont dispersés par le vent et tous nous en subissons les effets.
Compliments pour votre agréable rédaction et sur la justesse des propos.
Des solutions naturelles existent pour lutter contre ce nuisible urticant, piège mécanique, nichoirs, pièges à phéromone. Des conseils, un standard :
http://www.lamesangeverte.fr
Merci Docteur de m’avoir fait comprendre cette situation urticante. En effet je voyais toujours à Biscarrosse les pins avec des nids blanchâtres au bout des branches et jamais je n’aurais pensé que ce soit un amalgame de chenilles. Mais mon chien n’aimait pas nos promenades et j’ai compris, par votre article, que les poils dispersés par le vent étaient particulièrement agressifs sur les animaux domestiques.
Compliments pour avoir éveillé mon esprit.
Nous séjournons à Saint Clément de Rivière où nous avons réservé un logement airbnb depuis plusieurs mois. L’annonce vantait la pinède, les cigales, la piscine et un logement d’une propreté irréprochable. Hors nous avons découvert que la pinède était remplie de nids de chenilles processionnaires dont notre hôte s’est bien gardé de nous prévenir. Citadins nous ignorions tout des effets négatifs urticants. En effet nous sommes emplis de démangeaisons très vives. C’est notre chien qui a commencé à nous soucier et c’est le vétérinaire qui nous a parlé des chenilles processionnaires en quantité à Saint Clément de Rivière.
Heureusement qu’il y a les mésanges pour éradiquer les désagréments de ces chenilles urticantes. J’ai installé des nichoirs en quantité dans ma propriété pour leur soulager les déplacements et cela fonctionne avec l’ajout de quelques graines. De plus c’est très agréable de les suivre de loin car les mésanges sont toniques, peureuses avec un superbe plumage.
La chenille processionnaire possède une multitude d’ennemis naturels. La mésange, la huppe fascié, la chauve souris… Voici un article sur les prédateurs naturels de la chenille processionnaire : https://www.processionnaire.fr/predateurs-naturels-chenille-processionnaire/
Intéressant
Merci
J’ai tellement de chenilles tous les ans que j’ai acheté 35 mésanges qui se régalent goulûment.
Cela fait le bonheur de mes enfants qui les voient virevolter tous les jours.
C’est féérique