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La possibilité d’utiliser des tests simples et rapides de dépistage du VIH, soi-même c’est-à-dire des auto-tests VIH fait enfin son apparition dans la lutte contre le VIH.
En effet, après deux avis défavorables sur les auto-tests peu fiables de l’infection à VIH, en 1998 et en 2004, le Conseil National du Sida (CNS) a enfin donné un avis favorable pour la commercialisation d’un auto-test fiable tant en pharmacie que parapharmacie et même internet.

Mais les États-Unis ont autorisé l’auto-test salivaire de dépistage de l’infection à VIH TROD VIH (Oraquick) en juillet 2012 aux États-Unis et permis la mise en vente libre d’un test salivaire rapide et sûr.
Sa sensibilité, donc sa capacité de donner un résultat positif lorsque la personne est infectée est de 92,9 %.
Cette sensibilité est moins satisfaisante en période de primo-infection, révèle le CNS et une équipe médicale française a révélé une fiabilité de 86,5 %.
Cependant, le rapport bénéfices/risques reste plus que valable.
En effet, les études de l’épidémie prouvent qu’une grande partie de personnes ne connaissent pas leur statut sérologique et se révèlent donc contaminants.
On peut espérer ainsi ralentir, voire stopper la propagation de l’épidémie.

De plus, le fait de faire facilement le test permet en cas de positivité, une prise en charge médicale immédiate et grâce à un traitement précoce on peut espérer une réduction de la charge virale, ce qui réduit là encore les risques de transmission.
Il a été en effet, démontré que le risque de contamination devient très faible si une personne séropositive est sous traitement et surtout présente une charge virale très faible.
Dans ce cas, le traitement propose une meilleure protection que le préservatif pour des couples séro différents.
De plus, il faut rappeler qu’il existe un traitement le Truvada, médicament antirétroviral, qui est utilisé en prévention au Canada et aux États-Unis et peut être prescrit aux personnes séronégatives afin qu’elles ne se contaminent pas.

En Europe, 20 à 30% des personnes séropositives ignorent qu’elles le sont car elles ne font pas de dépistage, de peur d’un manque de confidentialité.
Sa distribution en France permettrait de dépister 4000 nouvelles séropositivités et d’en éviter 400.

L’autotest VIH permet donc un dépistage différent, permettant l’autonomie de la personne.

En France, ce sont environ 30000 personnes qui ignorent leur séropositivité et 64% des personnes infectées qui ont un traitement antirétroviral.

Pour avoir une influence sur l’épidémie et toucher les personnes qui ignorent leur séropositivité et qui ne se dépistent pas, il est nécessaire de proposer de nouvelles possibilités de dépistages. Ceci permettrait surtout de banaliser le dépistage auprès de personnes encore réticentes.

Warning, association en santé communautaire de statut juridique français fondée en 2003, demande également de prendre en compte la situation de précarité financière de certains et demande que des mécanismes de gratuité soient prévus, par la distribution via des associations ou par la création d’un système de remboursement.
Warning est une association en santé communautaire présente en France, en Belgique et au Québec.

Ainsi ces tests pourront être faits régulièrement tout au long de la vie sexuelle.

Docteur DENJEAN qui est nettement favorable à l’auto-test.

 

 

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